J’ai 41 ans et j’honore mes peurs … enfin !

Pour commencer je dois vous mettre en contexte, parce que j’ai tendance à penser que tout le monde le sais : je vous raconte un brin de mon histoire de vie. Je suis née de parents handicapés, une union d’amour sincèrement et éternel. Mon père est décédé quand j’avais 13 mois, à l’âge de 30 ans. Ma mère m’a raconté, à l’été de mes 40 ans, comment elle m’avait confiée à mes grands-parents pour ma première année et demie de vie et combien elle avait confiance en eux. Comment elle aimait mon père et comment elle a choisi de l’accompagner jusqu’à son dernier souffle. Jusqu’ici c’est quand même intense. On comprend rationnellement que c’est tout à fait justifiable mais ça m’explique tant de choses!

C’était la première fois que j’osais poser des questions, possiblement parce que je réalisais que j’avais maintenant un ultimatum, sa mémoire s’efface doucement, comme mon grand-père, alors fallait faire vite. Mais diantre, en 45 minutes j’ai compris 40 ans de pattern. Donc, vous voyez le topo : fille unique, mère unique, veuve, handicapée qui ne travaille pas, qui met toute son attention, énergie, focus sur SA fille parfaite. Facke des étiquettes, j’en ai eu en masse dans ma vie. Pis j’ai toujours fait fit de ça. J’ai eu la chance d’avoir des grands-parents formidables qui m’ont donné tout leur amour, qui m’ont permis de me forger, de me développer et une mère fabuleuse qui m’a toujours dit : « L’important c’est de faire ce que tu aimes dans vie. » Alors, de quoi je me plains? De rien, sauf qu’à ce moment précis ma tour d’ivoire, mon château de princesse pis ma vie parfaite en ont pris un sacrée claque. J’ai juste réalisé et su une peu tard combien mes grands-parents avaient eu de l’importance dans mon enfance (je le savais, je le sentais, mais j’avais jamais entendu le récit complet), que je ne leur avait jamais dit merci et que personne (adultes bienveillant de mon entourage) avait cru bon de me parler de tout ça en 40 ans de vie, bordel! Bon, maintenant je fais quoi avec ça. Parce que cette journée là, quand j’ai osé posé des questions à ma mère j’avais toujours ben 40 ans bien sonné et qu’avant ça, j’avais jamais eu besoin ou envie de les poser ces questions là … ou ben, j’avais peur de savoir les réponses… Mmm… Je me rappelle très bien, qu’à ce moment précis, le couvercle de ma jarre de verre s’est soulevée et j’ai réaliser que c’était du bluff… mon scénario de vie parfaite, harmonieuse en tout point, sans failles … c’était tout faux ! J’ai eu l’impression d’avoir vécu ma vie dans « The Truman show »! Rien de moins. Ok! On fait quoi avec ça à part aller chez la psy, méditer, faire du travail énergétique, lire des livres, brailler, sacrer … On accepte que le passé est passé et on lâche prise! Ben oui, y’a rien d’autre à faire. Accepter et réaliser que moi aussi j’ai eu peur et que j’ai peur … souvent! Et que malgré l’image que j’envois à l’univers de fille forte et inébranlable … ben c’est pas vrai tout le temps!

Toujours est-il que ce sentiment de peur est revenu me visiter beaucoup dans la dernière année (en vrai et en souvenir) : peur de perdre ma mère, peur de mourir, peur de perdre la mémoire, peur d’être en retard, peur de me perdre, peur de pas être aimé, peur de ne pas être assez, peur d’être trop, peur de ne jamais retrouver mon énergie, peur de changer, peur de rester seule, peur de dormir seule, peur de connecter à mon intuition, peur …

J’amène votre attention sur la dernière peur. Oui, j’ai eu assez mal dans ma vie pour me déconnecter de moi-même, de mon essence, de mon don et de mon intuition et j’ai eu peur de rebrancher les connexions intuitives il n’y a pas si longtemps. Mais, le jour où ça s’est passé, je dirais en novembre 2018, j’ai su que c’était exactement ce que je devais faire et surtout quelle libération j’ai ressenti. « Enfin! » Que ça a dit en-dedans. On s’entend que je suis plus intense que la moyenne des gens sur le ressenti et que je suis à la base très kinesthésique dans tout ce que je fais. Je précise; ce que j’écris ici n’est pas pour vous comparer, mais bien vous inspirer et vous observer un brin. Donc, toute mon enfance, j’ai vu, entendu, su. J’étais très calme, très sage, je ne bougeais pas beaucoup, j’étais plutôt une enfant qui passait son temps devant la télé, bonne élève, timide. L’Enfant que tout le monde voulait. J’ai appris à demeurer immobile quand il le fallait. Petite, ma mère m’attachait à la corde à linge, par sécurité, on comprend rationnellement pourquoi, mais dans mon être profond, je comprends aussi pourquoi je ne peux pas « être attachée » quelque part ben ben longtemps! D’aussi loin que je me souviens, j’ai dansé avant de marcher. Ça été mon moyen d’expression, parce que ma gorge se nouait dès que j’ouvrais la bouche et je faisais des amygdalite à répétition. Je n’arrivais pas à faire de sieste et à dormir seule jusqu’à l’âge de 7 ans. Et j’ai quitté la maison à 12 ans pour aller au pensionnat, c’était mon choix et une appel de mon intuition.

Donc, en novembre 2018, après avoir eu très peur, j’ai eu un flash, derrière le crâne, moi ça se passe là. J’ai entendu, senti, ressenti… et le courant c’est rebranché. Appelez ça comme vous voulez, mais c’était clairement mon intuition qui reprenait du service. Et ce jour là, j’ai senti une telle légèreté dans mon corps, j’ai senti la vie reprendre. Mes élans créatifs, le nuage gris qui disparaît, le souffle qui s’expend et la conviction d’être sur mon X. Tout ça! Mais n’oubliez pas que c’est parti d’une grande prise de conscience de la peur, de mes peurs. Comme je n’avais jamais touché à la colère (ça sera un autre texte), je n’avais jamais réalisé toutes mes peurs, ou du moins je ne m’étais jamais assises avec elles pour les observer.

Dernièrement, genre le mois passé, un tsunami de peurs est entré dans ma maison. J’ai eu un élan du c?ur, un appel de mon âme puissant qui me disait : « J’ai besoin de voir loin, j’ai besoin d’espace. » Je pensais partir en voyage, mais je suis restée, j’ai pris du temps pour moi et c’est devenu évident. Quand ma cousine m’a annoncé qu’elle quittait son loft avec vue sur le fleuve … une bête fougueuse a hurlé en moi « Oh! Je veux vivre là, je veux y aller! » J’ai souri et après je l’ai calmé (lire ici mon mental) en lui disant que ça n’avait pas d’allure son affaire. Tous les matins qui ont suivi (environ un mois), je me suis réveillée avec cette image puissante de large, de vent sur ma peau, de soleil brillant. Je suis donc allée valider physiquement pour sentir comment j’allais me sentir là-bas pour vrai. Je suis de même moi, je comprends avec mon corps. Et vlan! La vibration a été juste plus forte. Et c’est là que la game a commencé … pendant une semaine j’ai angoissé sur tout : le pourquoi, comment, qui, quoi, où, pis toutes les autres questions et les autres facteurs possibles et inimaginables … et en ne dormant pas, en ressassant tout …Ça vous dit quelque chose? Jusqu’au jour où j’ai entendu à nouveau mon intuition / mon âme crier pendant que j’écoutais un webinaire d’Attitude Orange : « C’est pour moi que je le fais, c’est ça que j’ai besoin! GO! Fonce! » Quel soulagement. J’ai donc dit : « Oui » puissamment. Oui au changement, oui à mon élan, à mon âme, à mon intuition, à moi. Et tout coule fluidement depuis.

Je quitte donc après 20 ans, Montréal, plus précisément Hochelaga, mon empire comme dit une amie. Je quitte pour me ressourcer, pour mieux revenir. Je quitte pour créer de nouvelles collaborations et un nouveau mode de fonctionnement. Je suite pour réaliser mon rêve « on the road ». Je quitte pour être plus mobile. Je quitte pour vibrer sur ma nouvelle fréquence. Je quitte pour écouter mon âme. Je quitte pour honorer mes peurs. Je quitte pour me dire oui!

Namaste

Merci @fairouz & Ody , @Attitude Orange

Photo : @Johanne Lussier , une pose pour le rose