Muscler sa résilience

C’est ma fête.

Si tu me suis tu l’as sûrement entendu/lu une couple de fois dans les derniers 10 jours.

Depuis longtemps, je dis que je fais : « Le Festival de ma fête » parce que j’ai beaucoup d’amis, de différentes « vies », parce que quand j’étais petite y’avait personne en ville pour fêter ma fête à ma fête, le 4 août, pis ça finissait toujours par être un peu plate. Facke en vieillissant, j’me suis organisée mes fêtes. Mes amies m’en parle encore de chacune d’elle. Une seule fois mes amies (mon club de filles) ont réussi à m’attraper solidement. Une vraie surprise, j’avais 26 ans. J’ai l’impression que c’était hier. Mais cette année c’est différent.

Ma vie entière me semble « comme si c’était hier ». On dit qu’en vieillissant le temps passe plus vite … sérieux à 80 ans ma vie va passer vite en «ti-pépère». Je dis souvent : « mes journées sont des semaines, mes semaines des mois et mes mois des années. » C’est intense mais c’est moi. J’ai beaucoup d’énergie et une grande capacité à faire beaucoup de choses et à m’adapter très vite.

43 ans, je l’écris pour apprivoiser… 43, j’aime pas trop ce chiffre-là. Oui, je sais c’est juste un chiffre, mais je trouve qu’il vibre bizarre. 43 ? Tu sens pas ? Dis le fort. Non ?

J’ai hâte d’avoir 44 par exemple. Weird de même.

Bref, si j’écris ce soir, c’est que ça pousse en-dedans. C’est la pleine lune (j’écris le 3 août, il est 22h32). J’avais dit que j’allais me coucher tôt, j’y arrive difficilement les soirs de pleine lune. Toi? Bref, j’assume simplement que je vais me coucher plus tard que ce que j’avais dit. À 21h par contre, je me serai endormi sur le divan d’une amie mais là … je viens de pogner mon 2ème souffle, donc j’écris.

Dans le temps de ma fête, c’est souvent un moment de mise au point, de bilan, un peu comme le 31 décembre. J’ai toujours aimé le mois d’août. Ça sent la rentrée, la nouveauté, les nouveaux souliers et les nouveaux cahiers. J’aimais ça aller à l’école et j’aimais ça avoir du nouveau linge pour la rentrée. Toi?

Nos vies ont toutes été chamboulées depuis mars dernier. On va s’en rappeler de 2020. Perso, j’en reviens pas de tout ce qui s’est passé autant sur la planète entière que dans ma vie, sur la rue Sicard, avec Frida, mon chum aux États pis ma mère à la Villa.

Dernièrement, j’ai frappé un mur par contre. J’ai tellement encaissé de stress depuis mars que celui-là (l’événement arrivé au début juillet) m’a fait déconnecté un petit 48 heures. J’ai eu peur. Honnêtement, avec tous les outils que j’ai dans mes poches pour me calmer, respirer et prendre soin. Je me suis dit : « Ça va pas là, j’ai besoin d’aide maintenant. » Magiquement, j’ai eu le réflexe d’écrire à la bonne personne. J’ai aussi un excellent réseau ceci dit, je me sens choyée. Toi?

J’écris ça ce soir parce qu’aujourd’hui en passant une entrevue pour Coup de pouce (ça va sortir en octobre, pour le numéro de Novembre) j’ai partagé sur le sujet «  Le complexe de Cendrillon » en gros c’est comment sentir la limite en être serviable et tomber dans le sacrifice. J’ai juste raconté ma vie, mon enfance et j’ai réalisé que mon bagage de vie (en le racontant en 15 minutes) devenait mon allier et fut mon entraînement. «Enfant unique, de mère unique, veuve handicapée physiquement, un père handicapé physiquement décédé quand j’avais 13 mois, élevée par mes grands-parents.» Bref, on peut dire que vu les circonstances j’ai vieilli trop vite, jétais le parent bienveillant. J’ai passé mon enfance tout de même bien aimé et choyée, à danser pour m’exprimer et attachée à la corde à linge pour rester proche et ne pas me sauver. Ce que je ferai en fait à l’âge de 12 ans. Libérée en devenant pensionnaire. Tout ça, m’a permis avec le temps d’entraîner mon muscle de la résilience et devenir plus forte.

Cette année, ma mère de m’appellera pas à 9h20 (le 4 au matin, heure de ma naissance). Ça fait déjà quelques années qu’elle ne m’appelle plus ma mère. Mais en plus cette année, elle ne se souvient plus de mon âge.

Si je te raconte tout ça en fait, c’est que ma prise de conscience, j’ai envie de te la partager pour peut-être faire cheminer la réflexion.

Si on s’entraîne à respirer, à méditer, à rester longtemps dans une posture debout, à prendre conscience de notre mauvaise posture au quotidien, en travaillant, en mangeant, en tenant les enfants… ben , quand on en a besoin ça s’active tout seul. Si on ne l’a pas pratiqué au préalable en période de calme, quand viendra une période de grand stress, ça sera plus difficile à apprendre, à mettre en place et à intégrer. Dans le grand moment de stress de juillet dernier, j’ai eu l’impression d’avoir eu un réflexe pour rejoindre la bonne personne, j’ai penser à respirer plus fort, j’ai repris la méditation sans même me forcer, je me suis reposée spontanément et ça m’a énormément aidé parce que les connexions étaient là.

C’est quand ça va bien qu’on peut mettre doublement d’efforts dans toute notre pratique, pas quand on est totalement submergée.

Alors, en août on se prépare et on s’entraîne au mieux pour se préparer à toute éventualité.

#toutestimpermanent

Si tu as envie de prendre soin de toi, de bouger, respirer – www.karinecloutier.com

on commence le 5 août, écris-moi.